Les joueurs étrangers à la Juventus : de la filière hongroise à l’après-guerre (1924-1948)
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Pratiquement toutes les grandes périodes de succès de la Juve ont coïncidé avec la présence au club de joueurs étrangers au talent hors normes : Michel Platini reste le joueur-sympbole de la Juve reine d’Italie et d’Europe durant le début des années 80, Deschamps et Zidane furent à la base du renouveau bianconero de l’ère Lippi. La Juve des années 50 aurait-elle gagné quatres championnats et deux coupes sans la présence des attaquants étrangers Hansen, Praest, Charles ou Sivori?Et la fameuse “invincible armada” turinoise des années 30 aurait-elle remporté cinq titres d’affilée sans l’apport de ses “oriundi” d’origine sud-américaine? Probablement pas, tant ces étrangers ont marqué l’histoire du club.

Durant l’été 1925, la fédération italienne de football autorise l’ouverture du championnat aux joueurs étrangers : chaque club peut désormais intégrer deux éléments non-italiens dans son effectif. Le club turinois porte son choix sur le milieu de terrain hongrois Jozsef Viola. Un autre hongrois débarque au club la saison suivante (1925-1926) : Ferenc Hirzer, un attaquant dont l’efficacité est restée sans égal dans l’histoire du club. Grâce à l’apport de cet exceptionnel attaquant, la Juve remporte son second scudetto (1926). Malheureusement pour le club, les lois fascistes de 1927 interdisant aux joueurs étrangers d’évoluer dans le championnat italien, contraignent la Juve à se séparer de ce phénoménal joueur.

Ferenc Hirzer

Pour contourner ces lois prohibant les joueurs étrangers dans le calcio, les clubs italiens font massivement appel à la fin des années 20 aux “oriundi”, nom donné aux joueurs de nationalité étrangère (souvent sud-américaine) ayant une descendance italienne. La Juve profite de ce subterfuge juridique pour engager plusieurs argentins à la fin des années 20 et au début des années 30 : les milieux de terrain Renato Cesarini et Luisito Monti ainsi que l’ailier Raimundo Orsi en 1929. Ces trois oriundi participeront à la fantastique série de succès en championnat réalisée par la Juve dans la première moitié des années 30 (cinq titres consécutifs entre 1930 et 1935).

Le déclenchement du second conflit mondial limite l’opportunité de recruter des joueurs étrangers : seuls deux porteront durant cette période la maillot bianconero : l’uruguayen Raul Banfi et l’albanais Riza Lushta. Ce dernier, seul albanais ayant évolué au club, marqua une cinquantaine de buts en championnat pour le compte de la vieille dame. La fin du conflit et la chute du régime fasciste marque la fin de l’interdiction des joueurs étrangers dans le calcio. La Juve engage alors plusieurs joueurs tchécoslovaques entre 1946 et 1948 (Korostelev, Arpas et Vycpalek, qui entraînera la Juve avec succès dans les années 70). Ces premières recrues étrangères d’après-guerre ne permettent cependant pas au club de re-conquérir le scudetto.

Lushta juventus
Riza Lushta
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