L’histoire européenne de la Juve a longtemps été marquée par le sceau de la contradiction. Jusqu’au milieu des années 70, toutes les grandes équipes légendaires du club ont échoué, souvent de façon peu glorieuse, dans les compétitions européennes alors qu’elles possédaient dans leur rang des joueurs d’exception et dominaient outrageusement le championnat italien. Ainsi, l’invincible équipe turinoise des années 30 en Italie avec les prodigieux Combi, Orsi et Borel II se révéla-t-elle incapable de remporter la coupe d’europe centrale. La Juve des années 50-60 du trio magique Boniperti–Charles–Sivori connut à son tour de biens médiocres campagnes européennes. Ce “tabù europeo” (“tabou européen”) ne prendra fin qu’à l’arrivée de Trappatoni en 1976 à la tête des bianconeri. La Juve allait alors ratrapper le temps perdu et se bâtir l’impressionnant palmarès européen dont peut se targuer aujourd’hui le club turinois.
De la fin des années 20 à celle des années 30 se joue une compétition européenne, ancêtre des coupes d’europes actuelles, dénommée “coupe d’europe centrale”. Comme son nom l’indique, cette coupe regroupait les équipes des nations du centre de l’europe (Italie, anciennes Tcécoslovaquie et Yougoslavie, Autriche et Hongrie).
Malgré 7 participations en 10 ans, la Juve de l’époque n’arrivera pas à conquérir ce trophée européen. Même la grande équipe turinoise 5 fois championne d’affilée (1930 à 1935), emmenée par ses fameux “oriundi” Orsi, Monti, Cesarini et ses champions du monde 1934 Combi, Ferrari échoua dans la conquête pour ce titre de champion d’europe centrale.
Les deux premières participations sont désastreuses (élimination dès le premier tour par le Slavia puis le Sparta de Prague). L’histoire retiendra néammoins que la première rencontre de la Juve dans cette épreuve eut lieu le 23 juin 1929 à Turin contre le Slavia de Prague : la Juve l’emporte 1 à 0 grâce à son ailier vedette Frederico Munerati, devenu ainsi le premier buteur européen du club. Les bianconeri seront cependant sévérement battus au match retour (0-3), débutant ainsi leur histoire européenne par une élimination prématurée. Les turinois parviennent ensuite plusieurs fois en demi-finales dans les années 30 mais subissent systématiquement de cinglantes défaites à ce stade de la compétition : 0-4 conte le Slavia de Prague en 1932, 0-3 contre l’Austria de Vienne en 1933, 1-5 contre le Sparta de Prague en 1935.
Il reste tout de même des ces campagnes européennes centrales quelques coups d’éclats comme le 6-2 infligé aux hongrois d’Ujpest en 1933 avec quatre buts du génial ailier Raimundo Orsi. On se doit de signaler aussi la performance dans cette coupe de l’attaquant Felice Borel II qui inscrivit 13 buts en 17 matchs, devenant ainsi le meilleur réalisateur de la Juve dans cette épreuve.La seconde guerre mondiale met fin à cette épreuve européenne. Il faut attendre la fin des années 50 avec la création des coupes d’europe actuelles pour retrouver la Juve dans une compétition continentale.
