La Juventus en coupe d’europe : enfin sacrée avec Trapattoni (1976-1986)
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La saison 1976-77 constitue un tournant capital dans l’histoire européenne de la Juventus : Trapattoni prend en charge les destinées de l’équipe turinoise. Son arrivée ouvre une période exceptionnelle pour le palmarès européen du club : en une décennie, la bande à Trapattoni va rafler tous les trophées continentaux.

Dès sa première saison d’entraîneur, Trapattoni emmène les bianconeri à la conquête de leur premier titre européen avec la coupe de l’UEFA. Cette coupe est gagnée dans la douleur, comme en témoigne le parcours chaotique des bianconeri : les deux premiers tours contre des clubs anglais (Manchester City 0-1;2-0 et Manchester United 0-1;3-0) sont franchis difficilement, puis l’équipe monte en puissance au fur et à mesure de la compétition : en 1/8eme de finale, les russes de Shakhtor sont facilement battus 3-0 à Turin (petite défaite de la Juve 0-1 au retour), alors que les allemands de Magdebourg en 1/4 de finale (3-1;1-0) et les grecs d’Athènes en 1/2 finale (4-1;1-0) sont battus à deux reprises.

La finale contre Bilbao est indécise jusqu’au bout : nantis d’une courte victoire à Turin (1-0 grâce à Tardelli), les bianconeri afrontent au match retour des espagnols soutenus par un public fanatisé. Bettega calme vite les ardeurs du public en marquant dès la 7ème minute, mais Irureta égalise 5 minutes après. Les basques font alors le siège des buts gardés par Zoff et réussissent même à inscrire un second but par Carlos à la 78ème minute. Grâce à une défense héroîque, les piémontais tiennent ce score jusqu’au bout, remportant ainsi le trophée au bénéfice du but marqué à l’extérieur. La Juventus établit par la même occasion un singulier record jamais égalé : celui d’avoir remporter une épreuve européenne avec une équipe 100% italienne.

Vidéo finale de la coupe de l’uefa 1976-1977 (Athletic Bilbao-Juventus 2-1)

Le club frôle une seconde finale consécutive en coupe des champions 1977-78 : une victoire 1-0 à domicile en 1/2 finale aller s’avère insuffisante contre les Belges de Bruges qui l’emportent 2-0 chez eux. La campagne 1978-79 dans cette même épreuve s’achève dès le premier tour contre les écossais des Rangers (1-0;0-2). Engagés en coupe des coupes la saison suivante (1979-80), les turinois laissent échapper une place en finale à deux minutes de la fin du match retour contre les anglais d’Arsenal : auteurs d’un nul (1-1) chez leur adversaire britannique, les bianconeri encaissent chez eux un but “assassin” de Vaessen à la 88ème minute.

Les deux éditions européennes suivantes (1980-81 puis 1981-82) sont plus décevantes pour le club, éliminé en 1/16ème de finale de la coupe de l’UEFA 1980-81 par les Polonais de Lodz (où évolue alors un certain Boniek…) puis en 1/8ème de finale de C1 contre Anderlecht. Au-delà de l’élimination, ce match contre Anderlecht restera de sinistre mémoire à cause de la grave blessure de Roberto Bettega, qui contraindra le joueur à renoncer à la coupe du monde 1982.

En 1982-83, l’arrivée de Boniek et Platini, ajoutée à la présence de six joueurs italiens fraîchement champions du monde, fait de la Juve un des grands favoris de la coupe des champions 1982-83. Le club tient remarquablement son rang d’épouvantail européen, se présentant invaincu dans la compétition avant la finale à Athènes contre le club allemand de Hambourg. Pris à froid dès la 9ème minute sur un but de Felix Magath, les turinois se heurtent ensuite au mur défensif allemand qui ne cédera pas…La désillusion est grande pour toute l’équipe, et en particulier pour Zoff et Bettega, deux joueurs symboles du club qui arrêtent leur carrière sur cet échec cuisant.

Vidéo finale de la coupe d’europe des clubs champions 1982-1983 (Hambourg-Juventus 1-0)

Cette nouvelle finale perdue va paradoxalement constituer un “déclic européen” pour le club, qui va par la suite enchaîner une incroyable série de victoires sur le plan européen et international : en trois saisons, la Juve va en effet rafler tous les titres continentaux qui manquaient à son palmarès : la coupe des vainqueurs de coupe est remportée en 1984 à Bâle (victoire en finale 2-1 contre le F.C. Porto avec un but décisif de Boniek). Les co-équipiers de Platini s’adjugent ensuite la supercoupe en 1985 aux dépends de Liverpool (2-0, doublé de Boniek) dans des conditions climatiques dantesques (terrain du stadio communale complétement enneigé). C’est cette même année que le club obtient enfin la consécration européenne en remportant la finale de la C1 au Heysel contre Liverpool (1-0, but de Platini sur penalty). La Juve devenait du même coup le premier club vainqueur des trois coupes européennes.

Vidéo finale de la coupe d’europe des vainqueurs de coupe 1983-1984 (Juventus-Porto 2-1)
Vidéo supercoupe d’europe 1985 (Juventus-Liverpool 2-0)
Vidéo finale de la coupe d’europe des clubs champions 1984-1985 (Juventus-Liverpool 1-0)

Quelques mois plus tard, au cours de la saison 1985-86, la Juve devient championne du monde des clubs grâce à un succès obtenu à l’arraché en coupe intercontinentale contre Argentinos Junior (2-2, victoire aux tirs aux buts) : la Juve de Platini se retrouve ainsi sur le toit du monde.

Vidéo finale de la coupe intercontinentale 1985 (Juventus-Argentinos junior 2-2)

La suprématie européenne du club est cependant de courte durée puisque les bianconeri sont éliminés de l’édition 1985-86 de la coupe des champions par Barcelone en 1/4 de finale (0-1;1-1). En 1986-87, c’est le Real Madrid qui met fin à l’aventure européenne de la Juve dès les 1/8ème de finale (1-1;1-1, défaite aux tirs aux buts).

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